Notre voyage dans ce pays unique s’achève donc. L’Inde laissera en nous un souvenir impérissable et restera sans doute comme l’un des grands moments de notre long périple. Nous avons parcouru un pays déroutant, stupéfiant, passionnant, révoltant. C’est un pays où nous avons appris à oublier nos points de repère pour nous faire bercer par l’inconnu et l’inattendu, où nous nous sommes laissés guider par nos sens pour découvrir cette symphonie d’odeurs, de goûts, de couleurs et de sons si singulière et si propre à ce pays. Et puis, en Inde, il y a cette sensation de ne jamais pouvoir se réfugier en tant que spectateur. Les Indiens vous entrainent toujours dans la danse, et vous immergent sans retenu dans ce que l’Inde a de plus intime. Impossible de réchapper ne serait-ce qu’un instant à tout ce que l’Inde à vous offrir puisque tout, absolument tout ce que renferme ce pays, est imprégné de cette âme si mystérieuse qui vous hypnotise par son rythme entraînant.
Et, au-delà de la sensation incroyable de voyage que l’Inde nous a offert, c’est un pays passionnant que nous avons découvert. Tout y paraît d’une infinie complexité à telle point que l’on se demande comment un tel pays peut exister. Comment comprendre un pays où tous les extrêmes se côtoient, où tout sépare les gens qui le composent : religions, langues, histoire, climats, etc. Comment expliquer l’omniprésence de cette incroyable ferveur religieuse. Hindous, Musulmans, Sikhs, Bouddhistes, Chrétiens, Jaïns, tous consacrent corps et âmes à leur religion. Il est impensable pour un Indien quelle que soit son origine de ne pas avoir de religion. Les rites, les cultes et les festivités rythment la vie de ce milliard d’Indiens et structurent toute leur existence : relations sociales, modes de vie, famille, travail, etc. Et, l’Inde ne serait pas l’Inde si elle n’avait pas aussi cette face révoltante. On est confronté tous les jours à une pauvreté exaspérante, on y voit d’innombrables enfants travaillant au plus jeune âge, on y découvre des pratiques culturelles moyenâgeuses effrayantes (savez-vous que dans plusieurs régions du nord il arrive souvent que l’on brûle les femmes à la mort de leur mari ? que de nombreuses filles sont tuées par leurs parents à la naissance pour éviter de payer la dot au mariage ? que la majorité des mariages en Inde sont arrangés ?) et des croyances d’un autre temps (le système de caste n’est en pratique pas près de disparaître…). Et à côté de cela, c’est un pays à la pointe des technologies résolument tourné vers le futur et conscient que dans un avenir pas si lointain, il fera parti des grandes puissances de ce monde.
Ces 7 semaines passées en Inde auront été finalement bien peu. Nous y reviendrons sans nul doute, mais il est temps de poursuivre notre périple vers le Vietnam !
